Utilisation de nouvelles technologies
SUITE DE L’ASI:
TEST DES DRONES DE SURFACE AUTONOMES POUR ESTIMER L’ABONDANCE ET LA DISTRIBUTION DES CÉTACÉS
Après la campagne de suivi aérien et en bateau de l’ASI visant à estimer l’abondance et la distribution des cétacés dans la zone de l’ACCOBAMS, le Secrétariat Permanent s’efforce d’assurer la durabilité de cette initiative à l’avenir, en particulier en explorant l’utilisation des meilleures technologies disponibles.
Le projet Sphyrna Odyssey, issu d’une collaboration entre l’ACCOBAMS, Marine Conservation Research (MCR), SeaProven, la revue Marine & Océans et l’Université de Toulon, a conduit ses partenaires à effectuer mi-mars une série d’essais en mer au large des côtes de Toulon, dans une zone de canyons profonds où l’on rencontre souvent des cachalots. Le but de l’expérience était de déployer différents types de systèmes d’hydrophones (microphones sous-marins) à partir du drone flottant autonome Sphyrna de SeaProven, afin d’évaluer le potentiel d’utilisation de ces laboratoires autonomes flottants pour suivre et étudier la distribution et l’abondance des espèces de cétacés évoluant en grande profondeur.
Les cachalots, cibles de l’étude, sont plus faciles à détecter acoustiquement que visuellement car ils effectuent régulièrement des plongées profondes pour chercher leur nourriture. Ces plongées durent généralement de 30 à 45 minutes, et sont suivies d’une période de récupération (environ 7 à 12 minutes) à la surface avant de plonger à nouveau. Pendant la majeure partie de la durée de leurs plongées, les cachalots produisent des clics d’écholocation forts et réguliers qui peuvent être détectés à de grandes distances : généralement à environ 8-10 km d’un navire mais jusqu’à 37 km dans certaines conditions. En comparaison, la distance de détection maximale des cachalots pour les suivis visuels est de 4,3 km.
Malgré des conditions météorologiques mitigées et l’évolution rapide de la situation du Covid-19, l’équipe a pu effectuer trois sorties depuis sa base dans le port de La Seyne Sur Mer. Les données acoustiques ont été collectées à partir du réseau d’hydrophones fixes (montés sur la coque) développé par l’Université de Toulon et du réseau d’hydrophones tractés de MCR. En raison du confinement imminent en France, la mission a dû être arrêtée. Cependant, les progrès réalisés lors de ces premiers essais sont très encourageants pour de futures collaborations et de nouveaux développements. L’analyse des données acoustiques va bientôt commencer, et l’équipe est convaincue que des cachalots ont été détectés acoustiquement lors de ces essais.
Le projet Sphyrna Odyssey est mis en œuvre grâce au soutien de l’ACCOBAMS, de la Société des Explorations de Monaco et de la Fondation Prince Albert II.